Selon le Financial Times, des commissaires européens demanderaient un accès plus large au marché chinois pour les équipementiers télécoms occidentaux en échange de l'abandon des investigations sur des pratiques de dumping des équipementiers chinois en Europe.
Si les équipementiers télécoms chinois ont pris une place de choix sur le marché européen en quelques années seulement, c'est peut-être en raison de pratiques de dumping leur permettant de casser les prix grâce au soutien des lignes de crédit fournies par des banques chinoises et derrière, avec l'appui du gouvernement chinois.
C'est du moins l'hypothèse qui a conduit Bruxelles à mener une investigation sur ces questions et ce alors même qu'aucune entreprise n'a officiellement déposé de requêtes (en fait, si, mais elles ont été retirées entre-temps), l'obligeant à agir de son propre chef.
Et il semble bien que la Commission européenne ait trouvé suffisamment d'éléments pour lancer une procédure contre les équipementiers, principalement représentés par Huawei et ZTE. Problème, une attaque frontale est extrêmement délicate à mener et pourrait entraîner un effet domino aux répercussions douloureuses à un moment où l'Europe n'est pas au mieux de sa forme et où le secteur télécom n'a pas spécialement besoin d'être plus chahuté qu'il ne l'est déjà.
Un arrangement pour éviter le déclenchement d'une plainte
Le Financial Times
rapporte que les représentants européens chercheraient à négocier avec leurs homologues chinois une solution intermédiaire : ne pas lancer la procédure pour dumping en échange d'un engagement à une plus grande ouverture du marché chinois aux entreprises télécoms européennes et d'une réévaluation à la hausse (de 30%) des prix des équipements télécoms chinois à l'export, ce qui les replaceraient sur des grilles de prix plus conformes à la réalité du marché.
Le journal économique suggère que les diplomates chinois ont été choqués par cette requête, estimant qu'elle est déraisonnable et peut-être même illégale. Une nouvelle rencontre doit avoir lieu vendredi mais les discussions s'annoncent tendues.
La Chine est en position de force et se laissera peu impressionner, même si elle a aussi besoin d'écouler ses produits en Europe pour faire tourner son économie et alimenter sa croissance. De son côté, Bruxelles peut s'appuyer plusieurs menaces de plainte, le secteur des panneaux solaires fait aussi l'objet d'une procédure pour dumping.
Par Nabil Chaibi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire