Groupon fait partie de ces sociétés du Web ayant connu une croissance extrêmement rapide et qui ont tenté l'expérience d'une entrée en bourse en espérant prendre le large vis à vis de la concurrence mais sans forcément disposer d'un modèle économique ferme.
Pour plusieurs d'entre elles, les perspectives de croissance n'ont finalement pas été à la hauteur des espérances, aggravées par les incertitudes économiques mondiales, faisant rapidement plonger leur cours. Et là où ces sociétés pouvaient décider librement de leurs orientations, chaque prise de décision (ou sa rumeur) est désormais scrutée et susceptible d'influencer le cours.
Face à ces nouvelles règles du jeu, la position du dirigeant devient plus fragile, même s'il est le fondateur de la société et les actionnaires peuvent décider de le débarquer si les résultats ne sont pas conformes aux attentes.
C'est ce qui arrive à Andrew Mason, CEO et fondateur de Groupon, qui vient d'être écarté par le conseil d'administration après un nouveau bilan financier mitigé qui a fait plonger le cours de la société. Sa position était fragilisée depuis plusieurs mois et l'aggravation du bilan financier a fini de convaincre le conseil qu'il leur fallait un autre dirigeant.
C'est le président et le vice-président du conseil d'administration qui reprendront le rôle de CEO par intérim en attendant de trouver un successeur. La recherche sera confiée à un cabinet externe et le nouveau dirigeant de Groupon ne devrait pas a priori être choisi parmi les membres du conseil, selon Bloomberg.
Si Andrew Mason a su tenir bon la barre pendant un an et demi, malgré les critiques régulières sur sa capacité à gérer une telle société, n'étant pas du sérail des capitaines d'industrie, la prévision d'un chiffre d'affaires autour de 600 millions de dollars pour le premier trimestre, au lieu des 647 millions de dollars du consensus des analystes, a précipité sa chute.
Par Nabil Chaibi