Le HTC One, smartphone phare du fabricant, représente un énorme enjeu mais doit faire avec une pénurie de composants, conséquence de la perte d'aura de la société.
Le smartphone HTC One a eu son moment de gloire dans un début d'année très chargé du côté des annonces de smartphones grâce à une présentation spécifique juste avant le salon MWC 2013 de Barcelone, lui permettant de capter toute l'attention à lui.
Un mois plus tard, les équipes de HTC étaient sur le pont à Times Square pour vanter les mérites et la finition du HTC One au moment même de la présentation du Samsung Galaxy S IV, et pour critiquer sa coque plastique.
Le fabricant ayant beaucoup souffert de la concurrence de Samsung et d'Apple, après deux années de forte progression qui l'ont positionnées comme un acteur de premier plan, le lancement du HTC One est donc stratégique pour regagner de la visibilité.
Idéalement, le lancement devait se faire très rapidement, comme pour le Xperia Z de Sony qui a connu un excellent démarrage en étant disponible dès le mois de février, avant l'arrivée du mastodonte de Samsung qui devrait être lancé d'ici le mois de mai.
Mais HTC a dû se résigner à annoncer un report du lancement du HTC One au mois d'avril au lieu du mois de mars pour des questions de pénurie de certains composants. Ce problème avait déjà été évoqué quelques semaines avant son annonce officielle et le Wall Street Journal suggère que ce sont les châssis alumium (un problème de rendement était signalé) et le capteur photo (le fameux module Ultrapixel) qui créent des difficultés.
Selon le journal économique, qui cite un cadre de HTC, " HTC a eu des difficultés pour garantir les volumes nécessaires de composants pour le module photo car il n'est plus considéré comme un fabricant de premier plan ( "tier-one customer" ) ".
La chute des ses ventes de terminaux en 2012 l'a conduit à modifier significativement et fréquemment ses commandes à ses fournisseurs de composants, ce qui le rend moins fiable à leurs yeux et rend plus difficile la négociation des approvisionnements.
Ces difficultés ralentissent la disponibilité effective du HTC One, même si le fabricant va sans doute diluer cette contrainte en réservant les premiers stocks à ses marchés les plus stratégiques et risquent de lui faire perdre l'avantage d'un lancement précoce par rapport au Samsung Galaxy S IV dont la machine de guerre économique et marketing sera lancée à toute vapeur à partir de fin avril.
Le Wall Street Journal souligne également que cette pénurie de composants pourrait accroître encore la pression sur Peter Chou, CEO de HTC. Ce dernier aurait affirmé fin 2012 qu'il démissionnerait si le HTC One ne trouvait pas son public.
Il a déjà été privé pour la première fois de bonus tandis que le fabricant doit resserrer les rangs alors que les concurrents taiwanais Acer et Asus font les yeux doux aux meilleurs éléments de HTC pour les débaucher.
Par Nabil Chaibi